Alors que la population française ne profitera que d’une dynamique démographique modérée (+ 3 % entre 2018 et 2050 d’après le scénario médian de l’Insee), le besoin en résidences principales répondant à l’équation « 1 adulte = 1 foyer » risque de se faire de plus en plus pressant.
En effet, selon Terre de données, start-up spécialisée en open data territoriale, une augmentation de 215 000 ménages composés de personnes seules (souvent des femmes) pourrait avoir lieu chaque année entre 2018 et 2030.
Trois tendances détermineront alors la physionomie de l’habitat de demain.
Hausse de la monoparentalité : un besoin en T2 et T3
Entre 2009 et 2020, 1,3 million de personnes ont rejoint les rangs des familles monoparentales atteignant ainsi le nombre de 2,83 millions en France, soit une augmentation de 530 000 ménages (+ 23 %), d’après Terre de données.
Le portrait-robot de la famille monoparentale « 1 femme seule avec 1 enfant dans des conditions de précarité importantes » n’a cessé de se confirmer.
« 8 familles monoparentales sur 10 sont des familles composées d’une femme seule avec enfant. Par ailleurs, elles disposent d’un revenu médian disponible entre 20 et 25 % moins élevé que les autres familles (1 442 € contre 1 923 € par mois), et ne sont propriétaires que dans moins d’un tiers des cas », indique Terre de données.
Leur besoin ? « Trouver un logement de taille intermédiaire, adapté à leurs ressources économiques, alors que le parc privé locatif leur est difficilement accessible », constate la start-up.
Entre 35 ans et 74 ans : des biens proches des centres-villes
Dans les tranches d’âges intermédiaires (35-74 ans), le recul de la vie à deux (- 3 %) joue un rôle déterminant dans l’augmentation du nombre de ménages. Et entre 50 et 59 ans, on constate – 4,7 % de ménages à deux adultes entre 2008 et 2018.
Leur besoin ? « Des logements de taille intermédiaire dans des quartiers proches des centres-villes. Les séparations aux âges intermédiaires illustrent d’autant plus l’augmentation du nombre de familles monoparentales vivant dans des conditions économiques difficiles », souligne Terre de données.
Pour les plus âgés : des logements adaptés au vieillissement
Selon les prévisions de l’Insee, en 2050, il y aura + 80 % de personnes de 75 ans et plus par rapport à 2018, tablant sur 11,3 millions pour cette tranche d’âge (contre 6,2 millions en 2018).
Et la part des ménages à une femme augmente également à 60,2 % parmi les 85-89 ans (dont plus de 85 % de femmes veuves).
« Le vieillissement projeté de la population pourrait donc être porteur d’un accroissement du nombre de ménages, au-delà des seules conséquences de l’évolution générale de la population », remarque la start-up.
Leur besoin ? « Corrélé à une entrée plus tardive en structure spécialisée en raison d’un souhait dominant dans la population de rester le plus longtemps possible chez soi, le vieillissement de la population nécessitera de produire ou de réhabiliter des biens de tailles petites ou intermédiaires adaptés : accessibilité (ascenseurs, absence de marches…), soins à domicile (chambres plus spacieuses pouvant accueillir par exemple un lit médicalisé), etc. », évoque Terre de données.
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