, Visite privée de la maison de vacances d’Alice Moireau, à la découverte du Loiret

Le vendredi après-midi, il suffit d’aller se balader au marché des producteurs, dont elle fait chuter la moyenne d’âge, pour le constater : Alice Moireau, c’est l’ambassadrice d’Olivet. Son rire résonne dans les allées, elle connaît chaque étal par coeur et liste, sous le nez des vendeurs qui l’adorent, ses produits préférés : « Chez lui tu dois prendre les amandes fumées, qui remplacent les chips à l’apéro, et son anchoïade, oh là, là, son anchoïade, tu deviens dingue. Elle, je lui prends toujours des samoussas au boeuf et je les grignote pendant mes courses. » Alors qu’on file chez le fromager, une passante l’aborde, un peu timide, lui raconte qu’elle l’a connue toute petite.

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Alice a grandi là, au bord de l’eau, avec ses parents artistes et son petit frère, « dans une maison montée à l’envers où l’on entre par le toit », en réalité une guinguette du début du XXe siècle. « Une enfance incroyable » dans la nature solognote, passée à fabriquer des dînettes avec son père et à inventer des jeux avec son frère. Elle est ensuite partie à Paris se tailler un CV kaléidoscopique : des études à Sciences Po tout juste terminées, un job à la production événementielle du Fooding, des contrats de mannequinat ici et là, la sortie d’un livre de cuisine, « Au pays d’Alice » (Éditions de La Martinière), et le lancement de Table, une collection de nappes, tabliers et sets en cannage aux couleurs chatoyantes.

Elle n’a jamais cessé de jouer à la dînette : sur Instagram, où près de 100 000 personnes la suivent, on la voit cuisiner et recevoir dans une salle à manger immaculée ouverte sur le Loiret. La vaisselle dépareillée, les fleurs sauvages sur la table, une barque hors d’âge, des recettes simples et belles, un foulard dans les cheveux… C’est toute une esthétique aux cinquante nuances de vert et de blanc, ambiance Éric Rohmer en Sologne. Son univers affole les marques et interroge les Parisiens : ça existe vraiment, un tel paradis à moins d’une heure en TER ? Oui. Et depuis cet été, on peut, nous aussi, y passer la nuit en bord de Loiret, parmi les cygnes et les poules d’eau, dans le plus étonnant des refuges : un chalet tout en bois construit au XIXe siècle à plus de 700 kilomètres de là, en Suisse. Alice a passé toute l’année précédente à le retaper pour en faire une location de vacances.

Elle déambule dans le salon, pointe du doigt les petites chaises en bois art brut et la table rustique, commente : « Rien n’est neuf ici. Ça je l’ai négocié 25 euros aux puces, ça je l’ai payé 15 euros, ça 3 euros chez Emmaüs. » Tout est mignon et miniature, on pourrait se croire dans « Boucle d’Or et les trois ours », si les trois ours avaient été des experts de l’artisanat français : au sol, on repère la Rolls du carrelage, du grès cérame mat de chez Winckelmans, une maison qui perpétue son savoir-faire depuis cinq générations dans le nord de la France. Dans la salle à manger, les chaises en rotin ont été réalisées sur mesure par la Maison Grock, d’après les couleurs et tressages dessinés par Alice.

 Épicentre du chalet, la cuisine, avec son dallage façon tapis et ses murs traversés de grandes rayures céladon, évoque une boîte à bijoux. À l’étage, une chambre chaleureuse et une salle de bains années 1930. Sous les toits, une autre chambre, adorable, aux allures de cabane. Le chalet suisse, donc. Il apparaît pour la première fois dans un vide-grenier en 2007, sur une vieille carte postale que déniche  Claude Brouet, ancienne journaliste mode légendaire de ELLE. Au premier plan de la photo en noir et blanc, quatre intellectuels endimanchés, posant fièrement dans des fauteuils de jardin en rotin.

Elle ouvre la porte du jardin et là, c’est féerique 

Derrière eux, un chalet alpin. En légende : « Olivet – Les Bords du Loiret – Chalet Suisse ». Elle l’envoie à la mère d’Alice, avec qui elle est amie et lui demande : « Tu connais le chalet suisse ? » Jamais entendu parler. « Pourtant, c’est dans ton village ! » Alors la mère d’Alice, au fil de ses balades du dimanche, se met en quête de cette improbable demeure, et finit par la trouver à vingt minutes de barque de sa propre maison. Le chalet a été construit par une délégation suisse en 1862 dans le cadre de l’Exposition universelle, afin de présenter au monde le savoir-faire national sur le travail du bois. Il aurait été exposé à Paris en 1889, en même temps que la tour Eiffel, puis racheté par un riche marchand qui l’a fait entièrement démonter et remonter chez lui, à Olivet. Quand la mère d’Alice met la main dessus, il est à vendre. « Elle a vu ça comme un signe du destin, raconte Alice. Elle cherchait justement un atelier de peinture et ne voulait pas laisser son argent à la banque en pleine crise des subprimes. »

Mais elle n’y peindra jamais : un cancer du sein l’emporte dans les années qui suivent. Le chalet suisse est loué à un particulier, et Alice oublie son existence jusqu’en 2021, quand son père, parti refaire sa vie en Italie, décide de le vendre. Un samedi de printemps, alors qu’elle se balade à vélo, elle y repense. « Je suis curieuse de voir à quoi ressemble cette baraque que je n’ai pas revue depuis mes 14 ans. Je la retrouve, mais je n’ai pas les clés. » Elle appelle l’agent immobilier, il les a. En cinq minutes, elle les récupère, ouvre la porte du jardin « et là, c’est féerique : des milliers de pâquerettes au sol, un chat qui se roule dans l’herbe, la verveine menthe et le chèvrefeuille qui embaument l’air. Et puis il y avait ce chalet, un peu abîmé mais toujours là ». C’est finalement elle qui le rachètera à son père. Celui-ci la prévient : « Je ne t’aiderai pas. Je ne peux pas gérer un chantier à distance. » Alors elle met ses amis architectes au boulot, trouve de super artisans dans la région et pellette elle-même, à la main, la terrasse avec son frère (« on ne savait pas qu’on pouvait louer une tractopelle ! »). La rénovation du chalet est un joyeux chaos ponctué d’heureux hasards.

Ce chalet est un super témoignage du passé de ma mère et de ce qu’elle aurait voulu en faire

Il faut remplacer l’affreux lino qui couvrait les sols à l’étage. Problème : un beau parquet ancien, c’est introuvable. À Paris, Alice croise dans ses escaliers une voisine qui se débarrasse justement du sien, de sublimes lattes en chêne massif aux reflets dorés datant de 1860, comme le chalet, ou presque. Elle les lui cède pour une bouchée de pain. Son père, qui avait juré qu’il ne l’aiderait pas, dessine l’armoire de maison de poupée dans laquelle est cachée la télévision, et tout ce qui a été conçu sur mesure dans le chalet. Il vient aussi de dessiner la couverture du livre d’or qui attend les visiteurs. « Je suis vraiment contente d’avoir fait un projet familial, et qu’à travers lui on passe à nouveau de vrais moments ensemble, pas juste des rendez-vous à la volée. Cela a ravivé plein de discussions. Ce chalet est un super témoignage du passé de ma mère et de ce qu’elle aurait voulu en faire. »

Ses adresses DANS LA RÉGION

RESTAURANTS

  • « GlouGlou, une cave de vins nature qui propose aussi bien des saucisses purée qu’une bisque de homard. C’est jeune, bonne franquette, créatif. La pavlova aux fruits rouges est exceptionnelle ! » 157, rue de Bourgogne, Orléans (45). 
  • « Plus chic, Les Toqués, au bord de l’eau, où tout est cuisiné maison. Réservation impérative ! » 71, chemin de Halage, Saint-Jean-de-Braye (45).
  • « Närenj, le restaurant syrien d’un ex-ingénieur réfugié en France et devenu cuisinier à Orléans. » 178, rue de Bourgogne, Orléans (45).

UNE ÉPICERIE

« La Grange aux fruits, pour son excellente sélection de fromages. Ils vendent toujours des herbes magnifiques. » 472, rue Marcel-Belot, Olivet (45).

UN FESTIVAL

« Atypique et magnifique, le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire, à faire absolument si on passe dans la région : chaque année, des paysagistes font des microparcelles de land art sur un thème donné, mon préféré c’était “Mauvaises herbes”. On se promène toute la journée, on voit des curiosités, des plantes, ça sent bon, c’est magnifique. » Festival international des jardins, 478 Le Château, Chaumont-sur-Loire (41), jusqu’au 25 novembre.

POUR CHINER

« Les puces d’Orléans, tous les samedis matin, c’est LE secret de la région que personne n’a l’air de connaître. Pourtant, c’est un délire : j’y vais tous les week-ends, même quand je ne cherche rien, juste pour l’ambiance hyper festive. Fromage sur les tables, verre de rouge à 10 heures, tout le monde se connaît, ça dure toute la matinée qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, et bien souvent c’est ma seule sortie du séjour ! » Boulevard Alexandre-Martin, Orléans (45).

ET AUSSI

  • « Le magnifique château de la Ferté Saint-Aubin où, le samedi matin, on fait des madeleines au miel de Sologne, à l’ancienne, dans de vieux moules. Les meilleures du monde. » 
  • « Le parc du Poutyl, parfait pour les enfants : il y a un accès à l’eau, une piscine municipale, un amphithéâtre, un cinéma en plein air pour aller voir “Dirty Dancing” sous les étoiles, et un skate park qui attire tous les enfants de la région ! » 205, rue Paul-Genain, Olivet (45).

Shopping liste DE LA RÉGION

  • « De la moutarde d’Orléans, l’autre grand pôle de la moutarde de qualité avec Dijon. »
  • « Du vinaigre de Martin Pouret, le dernier vinaigrier qui le conçoit traditionnellement dans de vrais fûts en chêne. »
  • « Une bouteille de poire d’olivet, un alcool d’ici dont la poire pousse directement dans la bouteille. J’en sers dans des petits verres à shots, c’est délicieux. » 
  • « Des savons au lait de chèvre faits en pressage à froid par une savonnerie t==raditionnelle de Tours et que je mets à disposition dans le chalet. »
  • « Du miel de sologne. »
  • « Du frommage de chèvre : selles-sur-cher et crottin de Chavignol. »

Sa salade DE POMMES DE TERRE (4 personnes)

  • 500 g de pommes de terre grenailles,
  • 1/2 botte de basilic, 1/2 botte de cerfeuil, 1/2 botte de persil, 1/2 botte de ciboulette, 1/2 citron jaune, 1 chèvre frais, huile d’olive, sel, poivre, sumac.
  • Faites cuire à la vapeur les pommes de terre entières pendant 20 mn.
  • Laissez refroidir les pommes de terre et, si besoin, coupez en deux les plus grosses.
  • Hachez grossièrement toutes les herbes ensemble.
  • Préparez une vinaigrette simple avec 6 cuil. à soupe d’huile d’olive, le jus du demi-citron, sel et poivre.
  • Ajoutez les pommes de terre et les herbes, puis mélangez.
  • Disposez dans un grand plat, parsemez de morceaux de chèvre frais et saupoudrez de sumac.
  • Versez un dernier filet d’huile d’olive, et c’est prêt !
  • Alternative : le sumac peut être remplacé par du paprika fumé.

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