, 1er Mai : Y aura-t-il toujours du muguet en 2050 ?… « Certains producteurs jettent l’éponge

Espérons que ces jolies clochettes, symboles de bonheur et de chance, en apportent aussi un peu à la filière. Alors que des dizaines de millions de brins de muguet seront échangés partout en France ces prochains jours et surtout mercredi, le 1er mai, pourra-t-on toujours s’offrir cette petite fleur blanche au parfum si doux en 2050 ?

La question se pose quand on sait que cette année encore, la dizaine de producteurs nantais (à qui l’on doit 90 % des fleurs et pots vendus dans tout le pays) ont réalisé un tour de force, entre les aléas climatiques et la pénurie de main-d’œuvre qui s’aggrave. « C’est une culture de plus en plus exigeante, douze mois de travail pour être prêts à la bonne date, indique Thomas Loirat, conseiller technique en production au sein du comité départemental de développement maraîcher (CDDM). C’est parfois compliqué, mais le muguet de 2024 est très beau en termes de qualité, avec des brins bien longs et des clochettes en nombre. »

« Les pauvres plantes » perdues avec la météo

Si vous trouverez donc bien un petit bouquet à acheter chez votre fleuriste, la météo capricieuse et imprévisible a pourtant donné du fil à retordre aux producteurs. « Entre les tempêtes du mois d’avril, les 30°C puis les gelées le matin, les pauvres plantes ont du mal à s’y retrouver », observe Eric Harrouet, le patron de Lilyval, située à Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Atlantique). Cette année, la cueillette a commencé chez lui dès le 13 avril, quatre jours plus tôt que prévu. Les conditions étaient heureusement favorables à la conservation de la fleur, c’est-à-dire pas trop chaudes et avec un peu de vent.

Sauf qu’à l’heure du réchauffement climatique, pas dit que l’on arrive à sauver les meubles à chaque fois. « On a l’outil et l’expérience bien sûr, mais il suffit d’un coup d’orage pour tout perdre », déplore Eric Harrouet, qui craint aussi que le muguet ne soit toujours plus précoce d’année en année. Si des tunnels en plastique, puis des chambres froides, permettent actuellement aux producteurs de ralentir ou accélérer la floraison pour quelques jours, difficile d’imaginer des brins y reposer pendant plusieurs semaines en attendant le 1er mai… A tel point que certains chuchotent carrément l’idée de « décaler » la fête du travail, ou de pouvoir démarrer la vente dès la mi-avril.

Pas de bras, pas de muguet

Sans ça, la filière, implantée dans le bassin nantais notamment pour son sol sableux et son climat adéquat, pourrait en payer les pots cassés. Les producteurs de cette culture historique se comptaient auparavant par dizaines, mais leur nombre s’est déjà considérablement flétri. « Beaucoup jettent l’éponge car financièrement, c’est de plus en plus compliqué, observe Eric Harrouet. C’est une culture très très dangereuse et qui coûte cher, où l’on investit parfois 1 million d’euros d’avance pour attendre la récolte fin avril. » La fédération des maraîchers nantais se veut rassurante, assurant que la production de brins est stable, avec des griffes (les racines) rachetées au fur et à mesure par ceux qui restent. Chez Lilyval en tout cas, le fils voudrait reprendre l’affaire mais « mentalement, il sait déjà que ça va être énormément de stress ».

Car si ces prochaines années, la météo épargne le muguet, y aura-t-il encore assez de bras pour le ramasser ? Là encore, la question agite le secteur depuis plusieurs années sans trouver de réponse pérenne. A chaque printemps, des milliers d’offres d’emploi saisonnier peinent à trouver preneurs alors que des intérimaires étrangers viennent fréquemment gonfler les rangs des cueilleurs, souvent à la toute dernière minute. « Il faut renouer avec les plus jeunes, les faire revenir dans le monde agricole, estime Thomas Loirat. C’est important car cette culture traditionnelle est l’une des rares à être encore presque intégralement manuelle. »

Pendant le Covid-19, les pertes avaient été considérables en raison du confinement et des commerces fermés. Et cette année, faute de main-d’œuvre, des milliers de brins trop fleuris et donc non commercialisables ont encore été laissés dans les champs. Selon la fédération des maraîchers nantais, le chiffre d’affaires annuel dégagé par la production du muguet varie entre 20 et 30 millions d’euros.

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