Baisse du pouvoir d’achat immobilier en Anjou : retour à la normale « fin 2024 ou début 2025

Présidente de la Chambre interdépartementale des notaires de Maine-et-Loire, Marlène Thébault craint une année 2024 « encore tendue » sur le marché de l’immobilier. Elle reste toutefois optimiste et entrevoit un retour à la normale « fin 2024 ou début 2025 ».

Comment expliquer la baisse du pouvoir d’achat immobilier ?

Il y a eu un fort engouement des Français pour l’immobilier ces dix dernières années, avec la volonté de devenir propriétaire. Pour autant, l’offre n’était pas forcément grandissante.

Après l’épidémie de Covid-19, des citadins, et notamment des Parisiens, se sont rués sur des villes de taille moyenne, comme Angers, pour avoir plus grand. Il y a eu un regain de l’immobilier quand on pensait que ça s’effondrerait.

Enfin, les taux d’intérêt ont fortement augmenté. Ça rend plus difficile l’accès aux prêts. Pour le même prix il y a quelques années, on ne peut plus s’offrir la même surface aujourd’hui.

Quelles sont les conséquences pour les ménages ?

Il y a un impact très fort. Comme il faut bien qu’ils se logent, ils vont se diriger vers des locations. Mais comme la demande est grandissante et l’offre ne suit pas, les loyers deviennent plus chers. Ça devient très cher de se loger aujourd’hui.

Pour ceux qui veulent et peuvent encore acheter, ils ne regardent plus les mêmes biens. Ils se dirigent alors vers des biens de valeur moindre, avec des surfaces plus petites.

Quels sont les ménages les plus impactés ?

Les primo-accédants. Typiquement, un couple qui gagne environ 3 000 € par mois, avec deux enfants, et qui n’a pas d’apport. Ils sont contraints d’attendre la baisse des prix.

Il y a aussi les plus de 50 ans, qui eux ont l’apport, mais sont freinés par les taux des assurances des emprunts qui grimpent. Ils ne peuvent alors plus emprunter la même somme.

Prévoyez-vous un retour à la normale dans les mois ou années à venir ?

Ça va dépendre des Français. Les prix ne peuvent que baisser. Ce n’est pas possible autrement. Il faut qu’il y ait une rotation des biens comme il y en avait une encore en sortie de Covid-19.

On prévoit un retour à la normale fin 2024 ou début 2025. Quand l’Europe décidera de baisser les taux d’intérêt. Ils sont obligés de le faire en deux temps, on ne peut pas les descendre brutalement. L’inflation globale est déjà un peu freinée, et c’est corrélé.

Mais l’année 2024 s’annonce encore tendue, avec peu de transactions, car des ménages ne sont pas encore éligibles aux prêts. Ils redeviendront acheteurs quand ils auront retrouvé des prix corrects. Pour ça, il faut que les Français acceptent de baisser le prix de leurs biens.