, 300 euros pour louer une chambre sans éclairage : à La Couronne, le maire et la police interviennent chez un marchand de sommeil

Ce 31 janvier au matin, une jeune femme ouvre timidement la porte d’un logement du premier étage. « On est là depuis un mois. Mais on ne veut pas rester, on visite bientôt un appartement proche d’ici », explique Michaela. La résidente vit avec sa compagne Kiara, dans une pièce de 15 m² sans éclairage (elles s’éclairent à l’aide d’une guirlande LED), aux volets toujours clos, qu’elle loue 300 euros par mois. « Il les réclame en espèces systématiquement. Les volets, on n’a pas le droit de les ouvrir, monsieur Gambin veut que personne ne sache que quelqu’un loge ici », confie celle qui a été locataire dans le même immeuble en 2021 au rez-de-chaussée. « Il m’avait chassée au bout de quatre mois, soi-disant parce que je faisais trop de bruit. »

Un logement sans sanitaires

« Plusieurs permis de louer lui ont déjà été délivrés mais depuis il y a eu des dégâts au deuxième étage », poursuit Jean-François Dauré. « Ce sont nos services sociaux qui nous alertent en voyant défiler des gens en grande précarité qui disent être logés à cette adresse. Or celle-ci fait l’objet de plusieurs interdictions de louer. On ne sait pas qui rentre, qui sort. Qui occupe quel logement et depuis quand. C’est pour nous la pure définition du marchand de sommeil. » Un va-et-vient régulier confirmé par un commerçant du quartier.

Après quelques minutes d’échanges entre le jeune couple et le maire, Martial Gambin sort d’un appartement situé sur le même palier. « Je vis désormais entre ici et La Rochelle. Je suis là de plus en plus justement pour mener les travaux nécessaires suite aux contrôles qui ont été faits », annonce-t-il, expliquant ne pas comprendre cette intervention avec les forces de l’ordre. « Je les héberge pour les dépanner, sinon elles seraient à la rue. Je leur demande une participation pour les charges d’eau, d’électricité, c’est normal, non ? »

Le ton monte. « Vous n’avez pas le droit de louer sans avoir demandé le permis de louer », martèle le maire. « Ce logement est vétuste. Il n’y a même pas de sanitaires. » Ceux-ci sont sur le palier, derrière une porte. « Derrière cette porte, c’est chez lui en fait », précise Kiara. « On a les clés pour y accéder. Il nous a proposé d’échanger cette chambre contre la partie où il habite pour un loyer de 650 euros. Mais on ne peut pas. »

Si le premier étage n’est pas concerné par l’arrêté communal d’évacuation et de mise en sécurité établi en novembre dernier pour les appartements du deuxième étage, ceux-ci ne semblent pas inoccupés pour autant. « Toutes les nuits c’est le bazar là-haut », assurent les habitantes. « De 23 heures à 6 heures du matin, on ne dort presque pas. »

La visite tourne au vinaigre. « Si je ne suis pas dans les règles pour ces filles, elles n’ont qu’à partir d’ici. Je leur laisse une heure », s’emporte Martial Gambin. Celles-ci s’exécutent, craignant les réactions du bailleur. « C’est quelqu’un de violent », confie une élue qui souhaite garder l’anonymat. « Plusieurs d’entre nous ont reçu des menaces sérieuses. » Le couple a été relogé pour la nuit. « Nous allons les accompagner dans leurs démarches », assure le maire.

« C’est de l’abus de pouvoir »

« C’est pour aller en prison ? » Martiel Gambin garde le sens de l’humour en signant la notification d’intervention tendue par l’un des policiers municipaux. Il dénonce un acharnement du maire. « Il me traite de marchand de sommeil alors qu’il m’a déjà donné une fois tous les permis, et là il me reproche d’héberger ces gens alors qu’elles sont chez moi. C’est de l’abus de pouvoir. » Au moment de signer un nouveau bail, le loueur doit faire une demande auprès de la mairie. Si le permis n’est pas délivré pour cause de travaux de mise en conformité à entreprendre, le bailleur a interdiction de louer. « Le maire m’a bloqué six appartements pour quelques tuiles qui ont bougé. Un simple dégât des eaux travesti en écroulement, et depuis je n’ai le droit de rien faire. »
Il assure aujourd’hui avoir fait la reprise de toiture nécessaire et que ses appartements du deuxième sont de nouveau prêts à être loués. « Il met des annonces tous les jours sur le Net », affirment des témoins. « J’ai beaucoup de demandes, alors je fais faire des réservations. Je sais bien que sans retour de mes demandes de permis, je ne peux pas louer. » Deux demandes à son nom seraient actuellement à l’étude auprès du Groupement d’intérêt public Charente Solidarités, chargé de mener les contrôles des logements dans ce dispositif.

« J’ai vécu avec 2 cm d’eau »

Il a vécu avec deux centimètres d’eau pendant un mois. « Je n’ai jamais eu d’histoires avec ce propriétaire, jusqu’à l’automne dernier », témoigne un ancien locataire d’un des appartements du deuxième étage. Les grosses pluies avaient occasionné des dégâts sur la toiture. « Ça pleuvait dans l’appart’. Je dormais dans un lit mouillé. Mon canapé est parti à la déchetterie. Ça coulait par les prises de courant. Le ballon d’eau chaude a lâché. » Le 3 novembre, une partie du plafond a fini par s’effondrer, avec la laine de verre gorgée d’eau. « La mairie a fait évacuer tous les locataires et nous a logés à l’hôtel. » Aujourd’hui, chacun a pu retrouver un logement digne. L’ex-résident a réglé tous les loyers dus (440 euros par mois), mais il est toujours en attente du remboursement de sa caution de 400 euros.

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