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« On commençait à être en pleine turbulence. » Grégory Batard, de l’agence Mon Rêve immobilier à Vertou, se souvient encore très bien de cette récente vente marquante. Le contexte ? Deux parents qui décèdent successivement et des héritiers qui se retrouvent face aux droits de succession. Il faut vendre la maison sans tarder. Une estimation par le notaire est faite. Valeur du bien : environ 540 000 €. Mais la réalité du marché de l’immobilier est telle qu’il faut revoir le prix de vente à la baisse. Très à la baisse… 420 000 € au final, un grand écart de plus de 100 000 €. 

Grégory Batard est persuadé qu’avec le maintien du prix initial, le bien n’aurait pas été vendu.

« Tout le monde n’arrive pas à vendre. Le marché est bloqué, vu la hausse des taux d’intérêt. C’était impossible de maintenir les prix, vu qu’il y a un décrochage entre les vendeurs et les banquiers. »

Grégory Batard, implanté à Vertou depuis 20 ans

Ces fameux taux de crédits immobiliers sont au cœur de la bataille. En à peine deux ans, ils sont passés de 1 % à 4,3 % en moyenne sur des prêts de 20 ans et plus.

« Le rapport de force s’est inversé »

Soit une perte de pouvoir d’achat conséquente pour de potentiels acheteurs déjà confrontés à un climat inflationniste. Pouvoir emprunter 240 000 € plutôt que 300 000 €, c’est revoir son projet de base. Une chambre en moins par exemple. « Il faut être prêt à faire des concessions », juge Jean-Philippe Milon de l’agence Duret immobilier à Clisson, qui, malgré le contexte, vient de valider une vente à 500 000 € après plusieurs mois de négociations.

« Un bien comme ça, vu l’emplacement, ça se vendait en 15 jours avant septembre 2022. On ne peut pas dire que l’année 2023 a été facile. Mais Clisson est un secteur relativement dynamique. »

Jean-Philippe Milon

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Depuis Montbert, où on vend également « essentiellement » des maisons anciennes, Hugues Vinet, de l’agence éponyme, confirme les moroses tendances nationales. Même si le dirigeant dit avoir constaté un « petit frémissement du marché, avec des gens qui ont intégré la hausse des taux », la baisse en volume de vente paraît conséquente : 40 à 50 ventes lors d’une année « normale », contre 25 à 30 l’année dernière. « Avec le Covid, c’était complètement fou. C’était presque trop facile, qualifie le fondateur de la petite structure familiale. Les gens voulaient tellement acheter… Le rapport de force s’est inversé. » 

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Située en haut de la rue du Docteur Boutin à Clisson, l’agence ID 3 Immo a fermé ses portes en fin d’année dernière. ©HSM

« Je suis ici depuis 2009 et c’est la première fois que je vois le marché être renversé de façon aussi radicale, formule Jean-Philippe Milon. On a des biens à vendre, mais pas d’acquéreurs. Ces derniers ont le marché entre les mains, ils ont le choix. Il y a un an et demi, ils n’avaient pas le choix. Alors ils se positionnent, puis après réflexion, ne se positionnent plus. » Même sentiment chez Corinne Cocaud, directrice de l’agence AJP Immobilier de Clisson :

« Ils prennent leur temps, ils nous baladent, ils en jouent… »

Et peuvent revenir à la charge avec des offres « très agressives ». « Ils savent qu’ils ont le pouvoir, ils négocient à moins 30 000 €, moins de 40 000 €. Mais les vendeurs n’acceptent pas en dessous du prix du marché. » 

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De nombreuses  fermetures d’agences

Autre conséquence du climat actuel : des agences sont contraintes de baisser le rideau. Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), évoquait récemment la liquidation de 867 agences en France à fin octobre 2023. L’agence ID 3 Immo (contacté, son gérant n’a pas répondu à nos sollicitations pour expliquer les raisons de sa fermeture), située en haut de la rue du Docteur Boutin à Clisson, a gonflé ce total après avoir fermé ses portes en fin d’année dernière.

« Beaucoup de gens s’étaient mis dans la brèche il y a deux, trois ans. On sent que ça se durcit, ceux qui sont là depuis longtemps restent. »

Jean-Philippe Milon.

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Tandis que Corinne Cocaud ou Jean-Philippe Milon espèrent que le marché va progressivement se stabiliser en 2024, malgré un premier semestre qui s’annonce calme voire compliqué chez certains, Hugues Vinet préfère la jouer « optimiste. On est installé depuis 1999. Des crises, on en a connues. Alors on fait le dos rond. »

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