La décision annoncée le 4 avril par la filiale française d’Heidelberg Materials, deuxième cimentier mondial, d’arrêter ses deux usines de Beffes dans le Cher et de Villiers-au-Bouin en Indre-et-Loire, a provoqué un vif émoi dans les deux départements. Nonobstant les promesses de reclassement du groupe, la presque totalité des 80 salariés de la cimenterie de Villiers-au-Bouin concernés ont cessé le travail le 9 avril. Les 94 collaborateurs de celle de Beffes restent également dans l’expectative.
L’exécutif régional, engagé de façon volontariste dans la réindustrialisation du Centre-Val de Loire, n’a pas non plus caché ses craintes pour l’avenir économique et démographique des deux territoires concernés. Dès le 5 avril, il a appelé Heidelberg Materials à trouver des solutions alternatives. Une demande qui a peu de chances d’aboutir dans les faits.
400 millions d’investissements dans la décarbonation
Selon un porte-parole du groupe qui opère 300 sites (ciment, granulats, béton) et emploie 2700, salariés dans l’Hexagone, la décision de fermeture est motivée par deux raisons majeures. D’une part, les marchés locaux des deux cimenteries berrichonne et tourangelle seraient faibles, voire inexistants. D’autre part, l’obsolescence de leurs procédés industriels interdirait la décarbonation de l’activité, enjeu désormais prioritaire pour Heidelberg Materials France et pour l’ensemble de la filière.
Le groupe indique dans ce cadre qu’il investira 400 millions d’euros d’ici deux ans dans la transition écologique afin de diminuer l’empreinte carbone de quatre cimenteries majeures sur le territoire. Il s’agit de celles d’Airvault dans les Deux-Sèvres, de Couvrot dans la Marne, de Bussac Forêt en Charente-Maritime et de Beaucaire dans le Gard. Conséquence de ces lourds investissements, la nécessité de réaliser parallèlement des économies sur d’autres sites obsolètes.
Effet de ciseau
Les difficultés d’Heidelberg Materials en Centre-Val de Loire s’inscrivent dans un contexte national également incertain pour les autres majors du secteur, le suisse Holcim, l’irlandais Eqiom et le français Vicat. En premier lieu, le marché de la construction neuve en béton a reculé en France de 6% en 2023. En cause, non seulement le coup d’arrêt du marché immobilier observé depuis plus d’un an, mais aussi la montée en puissance des matériaux alternatifs comme le bois. Dans ce contexte d’attrition de ses recettes, l’industrie cimentière doit également investir plusieurs milliards d’euros pour décarboner son activité.
La fabrication du ciment, issu d’un mélange de calcaire et d’argile (clinker), est l’un des secteurs industriels les plus polluants avec environ 700 kilos de CO2 émis par tonne produite. « Face aux impératifs de réduction de l’empreinte carbone fixés par l’Etat d’ici 2030, pour une neutralité attendue en 2050, les cimentiers n’ont pas d’autre choix que d’accélérer de façon drastique la décarbonation, explique un expert du secteur. Or ils se retrouvent aujourd’hui groggy. Faute d’avoir anticipé suffisamment ces mutations et la modernisation de leurs process, ils sont contraints aujourd’hui de réduire la voilure à l’instar d’Heidelberg ».
Les moyens d’effectuer rapidement la transition existent pourtant avec l’apparition de bétons décarbonés, limitant le taux de clinker. Deux fabricants maîtrisent notamment cette technologie qui pourrait offrir une planche de salut à la filière. La société franco-irlandaise Ecocem (dont Saint-Gobain est actionnaire à hauteur de 20%) développe ainsi sa solution Act sur ses deux sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer. Elle annonce 30% de réduction du clinker dans ses recettes. Hoffmann Green Cement Technologies, basé à Bournezeau en Vendée, est également spécialisé dans les ciments décarbonés. « Ils sont encore peu utilisés par les cimentiers car cela reviendrait à remettre en cause leur modèle industriel historique, souffle le même expert. Conséquence de ce retard, probablement d’autres fermetures de cimenteries à court ou moyen terme ». Interrogée sur les projections du marché du ciment dans ce contexte, France Ciment, l’organisation professionnelle de la filière, n’a pas répondu aux sollicitations de La Tribune.
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