C’est un véritable coup de tonnerre. L’actionnaire majoritaire des Neptunes de Nantes, le groupe « Réalités », promoteur immobilier, quitte le navire. L’entreprise est embourbée dans la crise immobilière. Réalités a fait part dans un communiqué de son « crève-cœur » et annonce que le tribunal de commerce de Nantes a mis le club en liquidation judiciaire.
C’est une énorme surprise quand on sait que Les Neptunes ont fini 3ᵉˢ de la Ligue Butagaz Energie et 3ᵉ de la Ligue européenne (C2) la saison passée. Elles ont surtout remporté la première coupe de France de leur histoire cette saison. La Ligue Féminine de Handball (LFH) et la Fédération Française de Handball dénonce cette agression, ils « déplorent » une « communication tardive et dangereuse pour le sport féminin ».
France Bleu Loire Océan : Quelle est votre réaction à cette mise en liquidation judiciaire ? On ressent beaucoup de colère dans le communiqué de la LFH…
Nodjialem Myaro, présidente de la LFH : Ce communiqué fait part de notre étonnement parce qu’on a eu des échanges avec le club le mois dernier. L’idée, c’était de prendre en compte les difficultés du principal actionnaire, de Réalités, pour la saison prochaine. On s’était donné un an pour retrouver un repreneur pour pouvoir préparer la suite. Malheureusement, ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui. Il y a une liquidation qui a été mise en place parce que les difficultés économiques sont beaucoup plus importantes que ce qui avait été annoncé il y a un mois.
Il y a donc un manque de franchise ?
Je dénonce un manque d’anticipation. Je pense qu’il fallait agir très rapidement et essayer d’être plus proche de la réalité, de cette difficulté économique. On parle quand même de joueuses, de salariés de club… On les laisse espérer pendant un an avec une marge de manœuvre durant un an et puis là, en l’espace d’un mois, ça s’arrête, c’est compliqué, c’est violent. Certaines des joueuses sont en train de faire les Jeux Olympiques… C’est le pire des timings. La période, elle est compliquée parce que c’est l’intersaison. Les clubs anticipent et ont déjà fait leur effectif.
Que compte faire désormais la LFH ? Une issue positive semble difficile…
L’objectif, s’il est possible, c’est que le club des Neptune évolue en deuxième division. Ne pas avoir une rétrogradation en National 1. Cela permettrait de conserver le centre de formation, de conserver un certain nombre de joueuses et de ne pas laisser un club s’écrouler.
Il faut un budget, des actionnaires pour se maintenir…
Exactement, là, on va en appeler à la mobilisation d’actionnaires, à la municipalité. Cette dernière est partante, il y a des échanges qui sont très poussés. Maintenant, il va manquer encore un peu d’argent. Il va falloir trouver des partenaires qui souhaitent aider le club de Nantes à survivre. Je lance un appel à tout éventuel partenaire qui est prêt à faire en sorte que le handball féminin nantais survive et ne s’efface pas.
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